Poème d’octobre: A translation

Sometimes I think I feel the most like myself while riding on a train. I wrote this Sunday afternoon coming home from New York, not on a train but on a Greyhound bus. It rained the whole time. The English translation follows.

“Poème d’octobre”

J’en ai marre des feuilles mortes. Elles sont biens des feuilles, elles connaissaient une fois la tendresse du soleil, elles savaient bien sûr respirer, absorber, plier, répondre. Une fois. Mais nous promenons dans cette saison un jardin de morts, d’odeurs de la tristesse, de regrets. Nous nous trouvons seules au fond imprévisible du musée, entourée de peintures desséchées, de paysages dénaturés, de fictions désespérées. Les odeurs me fait dégueuler. Les images me piquent. Je m’en fou de la décomposition d’automne.

Vous allez encore vous promener dans cette forêt, ressentir la fraicheur de ces bois. Dans les ombres sous les arbres vous reprendrez du repos. Des ouvertures ensoleillées vous surprendront.

Vous aurez du courage en trouvant les beaux anciens chemins même de sentir les parfums des morts. Parmi les feuilles vous allez trouver le pardon. Dans l’acte de pardonner vous n’allez pas vous faire peur.

Les silences vous offriront le calme pour lequel vous avez tant agacé. La musique de vent, le noir du soir vous accorderont la paix.

Vous allez monter dans les hauteurs. Votre regard va percer des branches. Vous aurez le droit de contempler les paysages lointains.

Vous verrez les étoiles. Vous tremblerez dans la lumière. Votre cœur aura des rêves d’automne dans l’abri d’une nuit profonde …

Nous nous touchons les mains.

Je lui fais un regard et tiens la main qui reste ouverte,
celle qui a saigné autant que les yeux.

Il m’invite à déshabiller,
lui qui a déjà mis ses robes,
en me montrant leur tissue léger.

Entouré d’un multitude frères et sœurs
aussi nombreux que les chambres de la forêt,
doucement, pleinement, et sachant que je révèlerais mes blessures
j’enlève mes vêtements, mes peurs si proches
qu’ils ont imprimés leur marques sur la peau,
mes feuilles mortes et meurtrières.

Une fois nus, nous montons ensemble
dans la robe de tissu rayonnant,
celle où est brodé le longueur de nos histoires,
structurée dans le profondeur de nos pardons,
façonnée à l’ampleur de nos amours.

Liés, nous dansons jusqu’à l’aube.

“October Poem”

I’m sick of dead leaves. They are leaves. They once knew the tenderness of the sun. They knew how to breathe, absorb, bend, respond. Once. But in this season we walk a garden of deaths, scents of sadness, regrets. We find ourselves alone in the back corner of a museum, surrounded by dried up paintings, denatured landscapes, desperate fictions. The smells sicken me. The pictures sting. I’ve had enough of the decomposition of the fall.

You will still walk in this forest, feel the freshness of these woods. In the shadows under the trees you will rest. Openings filled with sunlight will surprise you.

You will have courage in finding the beautiful old paths, enough even to smell the scents of deaths. Among the leaves you will find forgiveness. In the act of forgiving you will not give yourself fear.

The silences will offer you the calm for which you have so long agitated. The wind’s music, the evening darkness will grant you peace.

You will go up in the heights. Your eyes will pierce branches. The distant landscapes you will have the right to contemplate.

You will see the stars. You will tremble in the light. Your heart will have dreams of autumn in the shelter of a deep night …

Our hands touch each other.

I give him a look and hold his hand which remains open,
the one that bled as much as his eyes.

He invites me to undress,
he who has already put on his robes,
showing me their light fabric.

Surrounded by a multitude of brothers and sisters
as numerous as the rooms of the forest,
gently, fully, knowing that I am revealing my wounds,
I take off my clothes, my fears so close
that they have printed their marks on the skin,
my dead and murderous leaves.

Once naked, we rise together in the robe of radiant fabric,
the one that is embroidered with the length of our stories,
structured in the depths of our forgiveness,
shaped to the fullness of our loves.

Linked, we dance until dawn.

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